Jos « The Boss » s’envole, Bastien Rouard dégringole  

Si la deuxième boucle de cette 70ème édition du Rallye des Ardennes s’est poursuivie sous un temps plus sec, les nombreux pièges de ce très beau parcours n’en sont pas demeurés moindres pour autant. Et pour cause, les passages musclés des concurrents en première boucle ont eu pour conséquence de ramener beaucoup de boue sur la route, ce qui n’est pas pour faciliter la tâche des 27 concurrents rescapés au terme de cette deuxième boucle. 

Reparti en tête après la boucle matinale, Bastien Rouard a vu perdre toutes ses chances de victoire en étant victime d’une double crevaison lors de la 6ème spéciale du jour, le redouté secteur chronométré de Falmagne. Le pilote de la Hyundai I20 Rally2 y laissait plus de 30″ sur Jos Vertappen. Il allait cependant boire le calice jusqu’à la lie puisqu’une troisième crevaison était décelée sur sa voiture lors du secteur de liaison le conduisant à la dernière spéciale de la boucle, celle de Fonds de Leffe. Sans plus aucune possibilité de changer de pneus, le régional de l’étape devait en rester là, la mort dans l’âme.

Tout profit pour Jos Verstappen, auteur de tous les meilleurs temps de la boucle, le Hollandais peu désormais voir venir puisqu’il dispose d’une avance de 39,1″ sur Maxime Potty. « Notre choix de pneus pour cette boucle était parfait et, de manière générale, nous avions en amont beaucoup travaillé sur le set-up de la voiture qui me met bien plus à l’aise sur le gras alors que ce n’était le cas au Haspengouw, par exemple. Dommage pour Bastien Rouard car c’est toujours plus excitant lorsqu’on doit se cracher dans les mains. Cela reste toutefois un rallye très délicat et il faut encore aller au bout avant de pouvoir crier victoire », expliquait sereinement le pilote de la Skoda Fabia RS Rally 2. Propulsé lui aussi d’un rang en avant, Maxime Potty (Citroën C3 Rally2) se voit réduit à une course d’attente après avoir concédé trop de temps ce matin. La dernière marche du podium est occupée par Roger Hodenius, le camarade de Jos Verstappen garde comme toujours la bonne humeur, sous le charme d’un parcours qu’il trouve très beau mais également très difficile. Sa Skoda Fabia RS Rally 2 devance les exemplaires de génération précédente de Thibaud Mazuin et Sébastien Bedoret, séparés par 1,4″ seulement.

Aux portes du top 5, Jourdan Serderidis continue de prendre du plaisir avec sa VW Polo GTi Rally2 et précède un Nicola Stampaert plus à l’aise qu’au matin au volant de Skoda Rally 2 Evo. Derrière, Maxim

Decock pointe toujours à la première place en Junior où il devance l’autre Opel Corsa Rally4 de Jonas Dewilde de 28,4″. Chez les historiques, Frank Jorissen a finalement dû jeter le gant, le moteur de son Opel Ascona 400 donnant des signes de faiblesse à la sortie du parc de regroupement de la première boucle. Seul rescapé chez les ancêtres, Christophe Leclercq doit encore rallier l’arrivée pour vaincre au volant de sa BMW 323i Gr.2. Enfin, en 2WD Trophy, après corrections des temps, c’est la petite Nissan Micra d’un David Delvigne toujours bien en verve, qui se permet devancer toute la meute mais Nicolas Marichal (Citroën C2-R2) n’a pas dit son dernier mot.

Le Rallye des Ardennes marque aussi le coup d’envoi du nouveau championnat de Belgique VHRS, dédié aux spécialistes de la régularité sportive. Dans la catégorie 65km/h, la matinée a livrée son lot de surprises avec des déboires pour les 3 grands favoris qu’étaient Yves Deflandre (problème arrivée d’essence dans la RT2, plus de 300 points concédés), Jacques Evrard (abandon mécanique au terme de la RT2) et Michaël Bartholémy (petite sortie dans la RT1). Tout profit pour Julie Kenis qui occupe actuellement la tête au volant de sa BMW 325i E30. Elle devance Pierre Louys et sa toujours originale MG B GT V8. Dans la catégorie à 50km/h de moyenne, le leader Marc Bastin fait encore plus fort en termes d’originalité avec sa Renault 4L.

Quatre spéciales/RT restent encore à parcourir, l’arrivée sera jugée peu avant 19h30.

Rallye des Ardennes : Bastien Rouard bien réveillé !

La 70ème édition du Rallye des Ardennes, première manche du Kroon-Oil Belgian Rally Championship Division 2, a débuté ce matin sous une fine pluie qui compliquait encore un peu plus la tâche des 40 concurrents recensés au départ de l’épreuve dinantaise. On rappellera que les pilotes prenant part au Kroon-Oil Belgian Rally Championship Division 1 peuvent inscrire des points pour leur championnat sur une épreuve de Division 2 au cours de la saison A Dinant, Maxime Potty, Bastien Rouard et Jos Verstappen ont notamment effectué ce choix.

Dans ces conditions de route boueuses, on ne s’attendait peut-être pas à voir Jos Verstappen d’emblée aussi à l’aise. Pourtant, le pilote de la Skoda Fabia RS Rally2 s’imposait en premier leader de la course avec le scratch d’ouverture dans la spéciale de Custinne pour un petit dixième de seconde face à la Hyundai i20 Rally2 de Bastien Rouard.

Le régional de l’étape réagissait rapidement en prenant ensuite la tête et en frappant surtout très fort dans l’ES de Chevetogne, longue de 18km, où il reléguait son adversaire à près de 13″. « Nous tenons absolument à nous imposer ici chez nous », commentait Bastien Rouard. « Cette spéciale de Chevetogne, je la connais très bien pour l’avoir souvent parcourue à l’époque où l’épreuve était organisée au niveau régional. Je savais qu’il fallait y faire la différence. Les conditions de routes devraient s’assécher cette après-midi et avantager Jos mais je vais tout faire pour ne pas me laisser déborder. ». Avec 13,9″ d’écart entre les 2 hommes, rien n’est fait et les progrès de Verstappen lorsque les conditions de route sont délicates sont évidents depuis le dernier Haspengouw Rally.

Derrière le duo de tête, Maxime Potty pointe déjà à 33,2″. Le champion de Belgique en titre ne s’attendait pas à un tel écart mais ne cherchait pas d’excuses : « J’ai tout simplement eu du mal à trouver le rythme et mes réglages de suspension se voulaient trop souples. Nous allons modifier le set-up à l’assistance mais le mal est fait et vu la vitesse affichée par mes rivaux, il me sera difficile de revenir dans le match ».

Au pied du podium dès le début alors qu’il n’a plus roulé depuis le Rallye de Wallonie 2023, Sébastien Bedoret (Skoda Fabia Rally2 Evo) connaissait les affres d’une crevaison dans l’ES de Chevetogne et perdait 1’30. De quoi offrir la 4ème place à Roger Hodenius et sa Skoda Fabia RS Rally2. Si Thibaud Mazuin (Skoda Fabia Rally2 Evo) clôture le top 5, il doit se méfier de Jourdan Serderdis, classé juste derrière lui sur sa VW Polo GTi Rally2. Le Grec de Belgique précède Nicola Stampaert (Skoda Fabia Rally2 Evo) et l’infortuné Bedoret.

Neuvième Maxim Decock pointe à la première place en Junior. Le pilote de l’Opel Corsa Rally4 a lui aussi fait la différence dans le tracé de Chevetogne et devance la voiture sœur de Jonas Dewilde de 18″. En Historique, Frank Jorissen pointe en tête sur son Opel Ascona 400. Enfin, en 2WD Trophy, des corrections de temps doivent encore être apportées avant qu’une hiérarchie puisse être établie des  suites d’une neutralisation intervenue dans la spéciale de Fonds de Leffe.

L’Estonien Linnamäe s’adjuge le Rallye des Ardennes 2023

Pour son retour au calendrier du Belgian Rally Championship, le Rallye des Ardennes a offert une course en tête très animée. Dans des conditions météorologiques difficile qui n’ont guère facilité la tâche des 86 concurrents enregistrés au départ, Georg Linnamäe a finalement émergé de son duel victorieux face à l’autre Hyundai i20 Rally2 de Bastien Rouard.

Après les succès du belgo-français William Wagner (VW Polo Rally2) au Haspengouw Rally et de Maxime Potty (Citroën C3 Rally2) au South Belgian Rally, cette victoire de l’espoir estonien signifie qu’un troisième pilote de nationalité différente s’impose en autant de manches de notre championnat et sur une troisième voiture différente. Preuve, s’il en était encore besoin, du niveau relevé du BRC, devenu un terrain d’entrainement privilégié pour les pilotes internationaux. La présence au départ du champion du monde 2019, Ott Tanak, venu préparer la prochaine manche du WRC en Croatie sur sa Ford Puma Rally1 officielle (hors classement) en est d’ailleurs la meilleure confirmation. 

Sur  cette épreuve, les Hyundai i20 Rally2 auront animé les débats toute la journée. S’il profitait de sa parfaite connaissance du terrain pour cueillir à froid ses adversaires, Bastien Rouard était ensuite  relayé en tête par la voiture sœur de Georg Linnamäe. Tous deux coupables d’une petite erreur en cours de journée  les rivaux du jour entamaient la dernière boucle avec un écart dépassant à peine les 3 secondes à la faveur de l’Estonien qui… décidait d’en remettre une couche pour finalement triompher avec 27,2″ d’avance sur Rouard. « Les conditions étaient très difficiles et pour une première sur le tarmac avec cette voiture, nous avons été servis », déclarait le vainqueur du jour. « Il s’agit incontestablement d’une excellente préparation en vue du Rallye de Croatie qui nous attend bientôt. Je suis ravi de m’imposer alors que j’accusais un déficit de connaissance des lieux par rapport à mon rival ».

Deuxième, Bastien Rouard n’avait pas à rougir de sa prestation face à un pilote qui évolue tout de même en championnat WRC2 : « J’ai attaqué sur les deux premières spéciales de cette dernière boucle mais j’ai vite compris que je ne pourrais le suivre qu’au prix de très gros risques. J’aurais souhaité m’imposer à domicile mais cela reste une excellente opération au championnat et mon meilleur résultat en BRC. Je me sens vraiment bien dans cette Hyundai. »

La dernière marche du podium faisait, elle aussi, l’objet d’une lutte de tous les instants entre deux pilotes malchanceux puisque chacun retardés par des ennuis mécaniques. Si Maxime Potty voyait sa course directement ruinée par un bris de cardan lui coutant pratiquement 2 minutes, Grégoire Munster perdait plus tard près de 1’30 suite à des soucis de pop-off valve. Sortant la grosse attaque dans la dernière spéciale, le leader du championnat parvenait à placer de justesse sa Citroën C3 Rally2 sur le podium au détriment du pilote de la Ford Fiesta Rally2.

Cinquième, Thibaud Mazuin se montrait le meilleur des outsiders en devançant Junior Planckaert (Skoda Fabia) et Jourdan Serderidis (VW Polo). Véritable bienfaiteur de l’ épreuve (on lui doit les présences de Ott Tanak, Georg Linnamäe et Grégoire Munster), le belgo-grec remportait le BRC Masters, classement réservé aux pilotes de plus de 50 ans. Derrière ce trio, Marvin Henrard défiait les lois de la physique pour maintenir sa Porsche 997 GT3 sur la route et s’imposer de main de maître en GT. Coup de chapeau aussi à Johan Van Den Dries, neuvième et première traction du classement général avec sa Peugeot 208 Rally4. Il devance la Ford Fiesta Rally3 du Néerlandais Ingo Ten Vregelaar qui ferme le top 10. 

Les Renault Clio Rally5 du Clio Trophy Belgium ont offert un beau spectacle aux suiveurs et ce jusque dans les derniers mètres. Si la victoire de Lander Depotter n’a souffert d’aucune contestation, derrière, la bagarre pour la place de dauphin restait indécise. Pierre-Manuel Brasseur occupait cette position quasiment depuis le début des hostilités mais devait surveiller le retour en force de Lyssia Baudet qui parvenait tout d’abord à faire vaciller Nikolai Bruyneel (sortie ES11) pour ensuite échouer à seulement 3 secondes de Brasseur (écopant d’une pénalité d’une minute au passage).

En Historic, Dirk Deveux était trop rapidement débarrassé de son compagnon de jeu, Tom Boonen, dont la boite de vitesses de la Lancia Delta Integrale refusait tout service à l’entame de l’ES 3. Le pilote de la Ford Sierra Cosworth 4×4 n’avait plus qu’à contrôler sa course pour l’emporter. Enfin, le 2WD Trophy saluait la victoire de Christiaan Spelmans au volant de sa Renault Clio RS.